Une campagne nationale pour combattre la traite des enfants dans le monde du travail
« Au Togo, les centres de réinsertion ont accueilli en 2019, environ 800 enfants en situation de travail précoce dont 338 enfants âgés de 15 ans en situation des pires formes de travail. Ces enfants sont utilisés dans divers secteurs d’activité, notamment dans le travail domestique, les ateliers d’apprentissage, les plantations agricoles, le commerce des biens et services de l’économie informelle. Parmi eux, certains sont pris dans le piège des pires formes de travail des enfants et subissent des exploitations de tous genres ». Ce sont les termes d’un rapport présenté, mardi 23 mars 2021, par M. Sampo Alandja, Directeur de Cabinet au ministère de la Fonction publique, du travail et du Dialogue social à l’occasion du lancement officiel de la campagne de vulgarisation de l’arrêté N°1556/MFPTRAPS, déterminant les travaux dangereux interdits aux enfants.
Il s’agit d’un arrêté pris par le gouvernement en mai 2020, déterminant les travaux dangereux interdits aux enfants et ceci conformément aux normes internationales ainsi qu’à la politique nationale de la protection de l’enfance en vigueur au Togo.
« Il y a des travaux qu’un enfant peut exécuter. Un enfant au sein de sa famille doit exécuter des tâches qui participent à son développement et ce sont des tâches qui vont le former pour être un bon adulte de demain. Ce sont des tâches qui doivent permettre à l’enfant de s’épanouir. Selon le législateur togolais, un enfant de 15 ans peut travailler, mais il ne doit pas dépasser 8 heures de travail par jour. Et il doit avoir un repos journalier de 12 heures y compris la période nocturne. Cela veut dire que le travail de nuit est interdit à un enfant. Mais nous observons, par exemple, que les enfants domestiques sont les premiers à se lever, ils font plus de 8 heures de travail et ils sont les derniers à se coucher. Donc, ils font également le travail de nuit. C’est le même cas pour les enfants qui travaillent dans des champs, abattant des arbres pour faire du charbon. Ce sont des travaux dangereux pour l’enfant. Voilà pourquoi cet arrêté est pris pour protéger les enfants de notre pays. Et pour une bonne exécution de cet arrêté, il est important de le vulgariser au sein de la population. Tous les acteurs doivent être conscients de la situation et savoir qu’il y a certaines actions qui sont interdites dans notre pays », a expliqué la Directrice des Normes et des relations internationales au Ministère de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue Social, Mme Galley Agbessi Marceline.
La campagne qui vient d’être lancée à Lomé, sera élargie aux cinq (05) régions du pays et, consistera à animer des émissions sur les médias, à organiser des séances de sensibilisation de porte-à-porte, ceci, dans le but de sensibiliser la population sur les pires formes de travail des enfants, des types de travaux dits dangereux et les secteurs d’activité où les enfants sont interdits.
Il faut préciser que les différentes activités inscrites dans le cadre de cette campagne, sont soutenues par la République française, l’Union européenne et l’UNICEF.